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Les Soeurs Martyres du XXe siècle

Selon les centaines d’études consacrées à la fureur fratricide qui a saisi l’Espagne en 1936, au moins 7 500 prêtres et religieuses ont été assassinés, ainsi que 13 évêques.

Des centaines ont déjà été béatifiés, d’autres, canonisés. La reconnaissance officielle de leur martyre était très attendue. Le dimanche 13 octobre 2013, à Tarragone (Espagne), a eu lieu la béatification de 522 espagnols, témoins de la foi, dont 27 Filles de la Charité et une Fille de Marie qui fut béatifiée avec nos Sœurs. Toutes ont consacré entièrement leur vie à Dieu pour le servir dans les pauvres, fidèles à l’Evangile et au charisme de la Compagnie. Elles savaient que la prophétie de Jésus pouvait se réaliser :

« Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi… ».

( Jn 15,20)

Martyres de la foi

Elles ont pressenti la persécution à venir et ont prié avec foi pour recevoir l’aide de l’Esprit Saint. L’Eucharistie leur a donné force et nourriture et les a préparées à témoigner de leur foi, de leur espérance et de leur charité. Leur crime était d’être Filles de la Charité, en attitude de servantes pour guérir, soigner, éduquer, accueillir, guider et réaliser de bonnes actions, à la manière de Jésus de Nazareth. Elles n’étaient impliquées dans aucune action politique. Elles furent uniquement persécutées pour leur condition de femmes consacrées à Dieu. Pendant les trente années qui ont suivi leur martyre jusqu’au sang, ces Sœurs ont été de véritables semences pour de futures vocations. Nous espérons que la prise de conscience de leur témoignage de foi tracera de nouveaux sillons et fera germer des graines de foi et de charité. L’essentiel est d’orienter la tendance matérialiste et de confort, vers la foi et le bonheur dans l’engagement de « tout quitter » pour devenir des apôtres de la charité.

Leurs noms, la mission, les lieux et dates de martyre :

. Leganes, Madrid

– Collège de l’Immaculée (ⴕ 12 août 1936) : Sœur Melchora de la Adoracion Cortes Bueno, Sœur Maria Severina Diaz-Pardo Gauna et Sœur Estefania Saldana Mayoral.

– Hôpital psychiatrique de Santa Isabel : Sœur Maria Dolores Barroso Villasenor et Sœur Maria Asuncion Mayoral Pena qui s’était réfugiée à l’hôpital mais venait de l’Accueil des aveugles à Madrid.

. Hôpital Antituberculeux El Neveral, Jaen 

Elles ont été persécutées et mises dans le « train de la mort », transportées à Madrid puis à Vallecas (ⴕ 12 août 1936) : Sœur Ramona Cao Fernandez et Sœur Juana Perez Abascal.

. Asylum San Eugenio -Valence

Réfugiées à Puzol, dans la maison de la famille de l’une d’elles, où elles ont assisté à l’Eucharistie célébrée par un franciscain, également réfugié. Ce fut la cause de leur mort (ⴕ 19 août 1936) : Sœur Maria Rosario Ciercoles Gascon, Sœur Maria Luisa Bermudez Ruiz et Sœur Micaela Hernan Martinez.

. Maison Mercy – Albacete

Expulsées par les autorités et menacées de mort, elles ont trouvé refuge à Madrid, dans la maison d’un parent de la Sœur Servante. Trois d’entre elles ont cherché de l’aide dans la famille d’une autre Sœur de Vallecas. Elles n’ont pas été reçues et furent brutalement martyrisées (ⴕ 3 septembre 1936) : Sœur Dolores Ursula Caro Martin, Sœur Andrea Calle Gonzalez et Sœur Concepcion Perez Giral.

. Hôpital et écoles de Segorbe (Castellon)

La communauté a été expulsée. Elles ont trouvé refuge dans un ancien orphelinat. Lorsque Sœur Martina Vazquez Gordo, la Sœur Servante, fut arrêtée, elle a demandé que les autres Sœurs servent d’échange et soient libérées. Elle fut la seule martyre (4 octobre 1936).

. Hôpital général – Valence

La communauté a été expulsée et dissoute, Sœur Josefa Martinez Perez s’est réfugiée dans sa maison familiale à Alberic (Valencia). Sa famille a été persécutée et elle offre de mourir à la place de sa sœur, une veuve, parce que son mari a déjà été tué et qu’elle attendait un enfant. Ils ont accepté son offre et elle est morte martyre de la foi et de la charité (ⴕ 14 octobre 1936).

. Maison de la Charité – Valence

Les Sœurs ont été jetées hors de la maison. Certaines d’entre elles ont trouvé refuge dans une maison de leur famille, où se trouvaient deux prêtres, eux aussi réfugiés. Ils ont célébré l’Eucharistie secrètement. Ce fut leur seul crime et la cause du martyre à Gilet (Valence) : Sœur Joaquina Rey Aguirre et Sœur Victoria Arregui Guinea (ⴕ 29 octobre 1936).

. Hôpital maternel de Santa Cristina – Madrid

Sœur Modesta Moro Briz et Sœur Pilar Isabel Sanchez Suarez ont souffert le martyre. Elles ont trouvé refuge dans une auberge située dans le centre de Madrid. En la fête de la Toussaint, … Au moment de quitter la maison, elles ont été arrêtées et condamnées à mourir pour un Tribunal populaire (ⴕ 31 octobre 1936).

. Hôpitaux d’Atocha et de Carabanchel – Madrid Sœur Josefa Girones Arteta et Sœur Lorenza Diaz Bolanos furent confrontées à des propositions immorales de leurs persécuteurs. Elles ont été tuées pour leur fidélité à leur foi et à leur vocation (ⴕ 22 novembre 1936).

. El Carmen Ecole de Betera – Valence

La communauté s’est réfugiée dans une auberge de jeunesse, à Valence. Dolores Broseta, Fille de Marie, leur a apporté, chaque jour, le repas que d’anciens élèves avaient préparé pour les Sœurs. Un jour, les milices qui étaient à la recherche des Sœurs, la suivirent et trouvèrent les Sœurs. Toute la communauté fut assassinée : Sœur Josefa Laborra Goyeneche, Sœur Carmen Rodriguez Barazal, Sœur Estefania Irisarri Irigaray, Sœur Maria Pilar Nalda Franco, Sœur Isidora Izquierdo Garcia et Sœur Dolores Broseta Bonet, la Fille de Marie qui leur a fourni la nourriture (ⴕ 9 décembre 1936).

. De Porto Rico à Madrid et de Madrid au ciel : Sœur Gaudencia Benavides Herrero fut longtemps missionnaire à Porto Rico. Elle est arrivée en Espagne pour prendre soin de sa maladie de cœur. Identifiée comme Sœur, elle fut arrêtée et placée dans trois prisons différentes où elle subit de très mauvais traitements. Son corps était couvert de multiples blessures. Elle a refusé les soins médicaux nécessaires. Elle est morte en rendant témoignage à Jésus-Christ et en accordant son pardon à ses bourreaux (ⴕ 11 février 1937).

Nos martyres sont mortes, confessant avec courage leur foi en Jésus-Christ. Elles ont pardonné à leurs persécuteurs et ont chacune remis leur vie entre les mains du Père. Elles ont suivi les enseignements du Christ dont elles furent les témoins dans leur vie et leurs actions. Elles ont préféré mourir plutôt que de renoncer à lui. Puissions-nous vivre notre foi avec la même audace et ce courage exemplaire.